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Test : boîtier RAID Icy Box IB-RD4320StU3

Après avoir utilisé pendant des années le disque dur de ma Freebox Revolution comme emplacement de sauvegarde pour mon serveur OVH, je me suis enfin décidé à opter pour quelque chose d’un peu plus fiable, avec du RAID. Mon choix s’est porté sur un boîtier RAID en USB 3.0, que je peux connecter à la Freebox ou à mon serveur domestique.

L’avantage de cette solution par rapport à un NAS est qu’elle permet de garder la totale maîtrise du format des disques. Je tenais notamment à pouvoir à tout moment extraire un disque du boîtier pour l’utiliser directement sur un PC sous Windows, ce qui n’est pas forcément possible avec les NAS, qui utilisent en général un système de fichier non supporté nativement par Windows. Cette volonté imposait aussi le choix du RAID1, le RAID5 ne permettant pas d’utiliser un disque indépendamment des autres. Mon choix s’est donc porté vers le boîtier IB-RD4320StU3 d’Icy Box, une marque dont j’ai toujours été satisfait jusqu’à présent.

Présentation

Sous ce nom barbare se cache un boîtier RAID USB 3.0 pouvant accueillir deux disques SATA 3.5″, sans limite de capacité. Il peut être configuré en RAID 0 ou 1, mais aussi en JBOD, ce qui permet de l’utiliser comme deux disques externes.

Une fois sorti de son emballage, la première surprise est la compacité du boîtier. Il y a quelques années j’avais testé un NAS deux disques Netgear qui était un vrai mastodonte à côté… Même à côté de mon boîtier externe mono-disque, il a presque l’air petit : il est bien sûr un peu plus large, puisqu’il accepte deux disques, mais est moins haut et moins profond.

La construction, tout en aluminium, semble plutôt solide, mais la finition de la façade gagnerait a être un peu améliorée : elle ne s’ajuste pas exactement au reste du boîtier.

Le boîtier est livré avec tout le nécessaire pour son fonctionnement, à savoir un câble USB 3.0 noir (de bien meilleure qualité que celui de l’IB-120CL-U3) et un bloc d’alimentation de 36W.

Installation & utilisation

La mise en place est très aisée également, pas besoin de grandes compétences techniques pour s’en sortir. Un loquet sur le dessous de l’appareil permet de déverrouiller la façade et il n’y a plus qu’à glisser les deux disques dans les deux baies puis refermer le tout. Pas de vis, pas d’outils.

Il ne reste plus qu’à configurer le mode RAID via deux switch à l’arrière du boîtier puis à l’allumer et à appuyer sur le bouton « reset » pour que le mode soit activé. Il faut ensuite connecter le boîtier à l’ordinateur et effectuer le formatage.

En fonctionnement, une diode indique que le boîtier est en route et une diode indique l’activité de chaque disque. La diode du disque indique permet aussi de signaler les erreurs sur le disque.

En cas d’erreur sur un volume RAID 1, il suffit d’insérer un nouveau disque à la place du disque défectueux et la reconstruction sera automatiquement lancée. Malheureusement, au cours de la reconstruction, il est impossible de connaître son état d’avancement, ni avec les diodes d’activité. C’est d’ailleurs le principal reproche que j’aurais à faire à ce boîtier : l’absence de logiciel de monitoring permettant de surveiller l’état d’avancement des opérations, de vérifier le status SMART des disques durs, etc…

Le seconde reproche concerne le bruit. Le ventilateur se fait difficilement oublier et n’est visiblement pas thermorégulé, c’est à fond à fond à fond tout le temps… Heureusement, il se met tout de même en sourdine après quelques minutes d’inactivité, quand les disques durs se mettent en veille.

Enfin, le troisième reproche concerne la gestion du réveil des disques durs. La choix a été fait de faire un réveil à minima. Ainsi, en RAID1, lorsqu’on accède au volume en lecture, seul un disque est réveillé initialement, ce qui provoque une attente très désagréable au moment où le second disque doit être réveillé…

Performances

Pour ce test de performances, j’ai monté dans le boîtier deux disques durs Toshiba DT01ABA300 de 3 To (aussi connu sous la référence PA4293E-1HN0). Il s’agit de disques 5700 RPM avec 32 Mo de cache. Moi qui n’ai depuis des années qu’un disque dur de 600 Go dans mon PC principal, ça me fait bizarre d’avoir soudain un volume de 6 To entre les mains

On commence par un test avec un seul disque :

IB-RD4320 : lecture sur un seul disque
IB-RD4320 : écriture sur un seul disque

Rien de particulier à signaler à ce niveau. Le débit s’échelonne entre 156 Mo/s en début de disque et 70 Mo/s en fin de disque et l’allure de la courbe montre clairement que dans ce test, c’est le disque dur qui limite. Ce ne sera plus le cas en RAID 0…

IB-RD4320 : lecture en RAID 0
IB-RD4320 : écriture en RAID 0

En théorie, en RAID 0 le débit devrait doubler. On devrait donc retrouver une courbe avec la même allure, mais s’échelonnant entre 310 et 140 Mo/s. On en est loin. Le débit plafonne en fait aux alentours de 165 Mo/s et est du coup quasiment constant du début à la fin du volume, avec simplement une petite baisse sur la fin. Le contrôleur utilisé dans ce boîtier (un contrôleur intégrant en une seule puce un contrôleur USB 3.0 ASMedia 1051 et un contrôleur RAID Silicon Image 5923) est donc visiblement un peu à la traîne, totalement incapable de tirer pleinement parti de l’USB 3.0. Dommage…

On termine avec un test en RAID 1 :

IB-RD4320 : lecture en RAID 1
IB-RD4320 : écriture en RAID 1

Là encore, petite déception… En théorie, le RAID 1 devrait permettre d’augmenter les performances en lecture, les opérations pouvant être réparties en parallèle sur les deux disques durs. En pratique, comme l’écrasante majorité des produits RAID, il se contente de lire un seul disque à la fois, et on retrouve donc des performances identiques à celles obtenues avec un disque seul. On notera tout de même que le contrôleur prend en charge la répartition des lectures sur les deux disques : ils ne lisent pas en parallèle, mais les données sont lues alternativement sur les deux disques, ce qui permet de répartir l’usure mécanique. Cette répartition semble toutefois assez aléatoire, il arrive que le basculement se fasse plusieurs fois en quelques dizaines de secondes, alors qu’un peu plus tard il va rester « bloqué » sur un disque pendant quelques minutes…

Et la consommation dans tout ça ?

IB-RD4320 : consommation

C’est le gros avantage de cette solution par rapport à un NAS… La consommation en veille (boîtier allumé, mais disques arrêtés) tombe à seulement 3W, contre une vingtaine de watts en moyenne pour les NAS. Avec les deux disques Toshiba optimisés pour la consommation, on ne dépasse même jamais les 20W, sauf lors du pic de consommation dû au démarrage des disques. Cette faible consommation me conforte par contre dans l’idée que la ventilation est surdimensionnée, et que le boîtier aurait donc sans doute gagné à être doté d’une ventilation un peu plus silencieuse…

Conclusion

Disponible pour environ 85€, le IB-RD4320 d’Icy Box me semble au final au bon compromis entre le boîtier USB 3.0 de base et un vrai NAS, à condition de disposer d’un routeur capable de partager un disque sur le réseau. Il pourra aussi servir à étendre la capacité d’un NAS existant (s’il est doté d’un port USB)… À condition toutefois de ne pas dormir dans la pièce où il est installé…

Pour le prix, Icy Box aurait quand même pu faire un effort pour le doter d’un contrôleur USB à la hauteur. Je devrais bientôt pouvoir tester le IB-RD3662U3S, qui vient de sortir et dispose d’un autre contrôleur, peut-être fera-t-il mieux niveau performances, pour le même prix (il est par contre plus encombrant).