Dans le marché très fermé des calculatrices graphiques, archi-dominé par Texas Instruments et Casio depuis plusieurs décennies, un petit nouveau vient de faire son arrivée, avec quelques idées originales qui méritent un peu d’attention : NumWorks.
Conçue par la start-up française du même nom, cette calculatrice graphique de milieu de gamme se distingue au premier regard de la concurrence par son écran de bien meilleur qualité, proche de ce que l’on peut trouver sur les modèles les plus haut de gamme (écran LCD couleur 320×240) et son design épuré. Mais ce ne sont pas là ses principaux atouts.
La vraie petite révolution qui se cache derrière NumWorks est qu’il s’agit d’une calculatrice totalement ouverte. Ouverte au niveau du logiciel, avec son système d’exploitation open-source, Epsilon, et donc la possibilité pour l’utilisateur averti de modifier en profondeur le fonctionnement de sa calculatrice. Mieux, le matériel est lui aussi totalement ouvert. Si NumWorks propose sa calculatrice clés en mains pour 80€, la start-up a aussi décidé de publier les plans complets de la bête, permettant à quiconque de s’assembler sa propre NumWorks, à condition de disposer d’un minimum de matériel (mais rien d’insurmontable, le nécessaire doit être disponible dans tout fablab qui se respecte), pour réaliser le PCB et la coque (par impression 3D).
Le fabricant promet que la machine embarque toutes les fonctionnalités nécessaires pour les lycéens français jusqu’au bac, et la calculatrice propose bien évidement l’indispensable mode examen, imposé par la réglementation à partir de 2018 (une fois enclenché, ce mode bloque l’accès à la mémoire de la calculatrice et indique son activation par un voyant lumineux, la connexion à un ordinateur étant ensuite nécessaire pour repasser en mode normal).
Enfin, on notera un choix original de la part du constructeur pour la programmation de la calculatrice : alors que Casio et TI utilisent tous deux des langages de programmation dérivés du bon vieux Basic, NumWorks a opté pour le langage Python, bien plus moderne. Compte tenu des limitations du matériel (CPU ARM Cortex-M4 à 100 MHz avec 256 Ko de RAM et 1 Mo de ROM), il ne faut toutefois pas compter sur une version complète de Python, il s’agit en fait d’un interpréteur MicroPython, ne disposant que d’un sous-ensemble très réduit de la librairie standard Python.
Malgré ces possibilités suivantes et son prix attractif, NumWorks risque hélas tout de même d’avoir du mal à se faire une place sur ce marché face aux deux acteurs historiques solidement accrochés à leurs parts de marché.
Cool comme ça les vrais gros bidouilleurs arriveront surement à désactiver le mode examen ha ha
Yep, ça sera sans doute pas bien compliqué de forcer la LED a rester allumée… Après en l’état, elle permettra de toute façon pas de stocker des masses de choses. J’ai joué un peu avec le simulateur, le seul endroit où on pourrait saisir des données c’est dans l’éditeur Python, qui ne gère qu’un seul programme.
Si NumWorks arrive à se faire une communauté, ça pourrait évoluer rapidement, mais c’est pas gagné non plus, avec un produit qui vise essentiellement des lycéens…