Lancé au milieu des années 90 par Macromedia, Flash était rapidement devenu la solution star pour réaliser des pages web animées et interactives, à une époque où le trio HTML/CSS/JavaScript était encore bien limité, au point que malgré son caractère propriétaire, il était devenu un standard de fait, compatible avec l’écrasante majorité du parc de navigateurs…
Mais depuis l’explosion du trafic mobile et l’avènement du HTML5 et des dernières évolutions de CSS, de JavaScript et de toutes les nouveaux standards du web (WebRTC, WebGL, etc…), Flash est en perte de vitesse. Moins performant et moins universel que les nouveaux standard, il traine en outre une réputation sulfureuse, car comme beaucoup de technologies vieillissantes il est truffé de failles de sécurité qu’Adobe tente de corriger tant bien que mal…
Déjà en état de mort cérébrale depuis quelques temps et abandonné sur les plateformes mobiles depuis cinq ans, Flash est aujourd’hui une technologie qui n’évolue plus, les seules mises à jour étant là pour corriger ses failles. Et ses jours sont désormais comptés, puisqu’Adobe a décidé de mettre à mort Flash une bonne fois pour toute : à partir de l’année 2020, Adobe ne proposera plus aucune mise à jour de Flash et en cessera la distribution.
Conscient de l’impact que pourra avoir cet abandon, vu le nombre de sites utilisant encore Flash, Adobe a décidé de travailler main dans la main avec cinq grands acteurs du web pour faciliter l’abandon définitif de Flash : Apple, Facebook, Google, Microsoft et Mozilla. Le plus avancé sur le sujet est bien évidemment Apple, qui a joué un rôle clé dans la perte de vitesse de Flash, en refusant sa présence sur iOS. Si Flash reste utilisable sur Mac, il est désactivé par défaut dans Safari depuis plusieurs années, et ne peut être activé qu’au cas par cas.
Du côté de Google, Chrome va continuer à embarquer Flash jusqu’à fin 2020, mais devrait rapidement le désactiver par défaut, laissant à l’utilisateur l’initiative de l’activer sur certains sites. Chez Mozilla, Firefox prendra le même chemin dès le mois prochain, et Flash sera retiré des versions standard de Firefox dès 2019. Une version spéciale de Firefox sera alors proposée en parallèle, jusqu’en 2020, pour ceux qui auront encore besoin de Flash.
Même son de cloche également chez Microsoft. Dès l’année prochaine, chaque utilisation de Flash dans Edge ou Internet Explorer devra être validée par l’utilisateur. En 2019 le plug-in Flash deviendra inactif par défaut, et en 2020 il sera totalement supprimé.
Enfin, si Facebook est moins concerné, n’étant pas un éditeur de navigateur, le réseau social s’est engagé à aider les développeurs à abandonner Flash, en particulier pour les nombreux jeux disponible sur Facebook.
C’est donc une page importante de l’histoire du web qui va bientôt se tourner, et il n’y aura probablement pas grand monde pour le regretter.