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GRID 2 : 300 km/h dans les rues de Paris :-)

Il y a quelques jours et après 5 ans d’attente, Codemasters a lancé GRID 2, septième opus d’une longue série entamée en 1997. Un jeu fort plaisant, qui va notamment vous permettre des courses folles dans les rues de la capitale, bien qu’il continue de s’éloigner du principe des premiers titres de la série. C’est presque une habitude chez Codemasters…

En effet, comme la série Colin McRae Rally / DiRT, GRID 2 fait partie d’une série qui a commencé par un jeu plutôt orienté simulation (mais tout de même pas poussé à l’extrême), reprenant sous licence un championnat de course automobile existant (le championnat anglais TOCA), puis s’est étendu petit à petit à d’autres licences et à des championnats fictifs (V8 Supercars et DTM dans TOCA Race Driver) tout en devenant plus « arcade », avant d’abandonner finalement toutes les licences officielles et d’adopter un comportement très typé arcade.

GRID 2 : une course près du Trocadéro

En tant qu’itération la plus récente, GRID 2 hérite donc de ce comportement arcade, mais toutefois sans trop en abuser : c’est ce que j’appellerais un jeu d’arcade « technique », où le réalisme du comportement n’est pas forcément toujours présent, mais où il faut tout de même une certaine finesse pour maitriser l’engin à grande vitesse, un peu à la manière d’un TrackMania (en moins radical toutefois), et donc bien loin du mode bourrin de certains titres concurrents.

En l’absence de licence sur un championnat officiel, GRID 2 vous plonge dans la peau d’un pilote recruté pour promouvoir une nouvelle compétition, le World Series Racing, qui se court dans le monde entier. Les trois premières saisons permettent chacune de découvrir les environnements d’un continent (Amérique du Nord, puis Europe et enfin Asie) avant de passer à des saisons mondiales à partir de la quatrième.

Aux commandes, les premiers tours de piste sont assez surprenants, les véhicules ayant un comportement franchement survireur. Même sur circuit, il faudra donc souvent manier le braquage/contre-braquage pour passer les courbes sans perdre de temps. C’est à ce niveau que le jeu nécessite une bonne précision, pour maitriser correctement la trajectoire en dérapage, sans partir en tête à queue et sans aller taper le rail. On s’habitue toutefois relativement vite, et le conduite toute en glissade devient alors un vrai plaisir.

GRID 2 propose une cinquantaine de véhicules, allant de la « petite » Volkswagen Golf R32 à la grosse McLaren MP4/12C. De quoi laisser le joueur un peu sur sa faim par rapport aux titres phares des consoles, Forza Motorsports et Gran Turismo, qui proposent un garage bien plus vaste. Heureusement, les voitures ont des comportements bien différents, ce qui permet quand même de pas mal varier les plaisirs. En multi, il est également possible d’apporter quelques modifications mécaniques, une possibilité bizarrement non proposée en mode carrière. Oubliez par contre les réglages, il n’y en a pas, et les fiches techniques des véhicules sont quelques peu limitées, puisque ne proposant que cinq paramètres sous forme de barres (vitesse, accélération, puissance, poids, équilibre), sans le moindre chiffre.

Arcade obligé, le jeu ne laisse aucune liberté dans le réglage des aides à la conduite, qui semblent simplement varier légèrement en fonction du niveau de difficulté (c’est du moins l’impression que j’ai, les voitures semblent un peu mieux équilibrées en mode normal qu’en mode difficile) et la gestion des dégâts est très limitée, il faudra taper vraiment très fort pour impacter sérieusement le comportement de la voiture, et cet impact est assez peu réaliste. Par exemple, la perte de l’aileron arrière sur une Catheram SP/300.R devrait normalement faire gagner en vitesse de pointe et rendre l’arrière de la voiture très joueur, mais il n’en est rien… Oubliez aussi l’aspiration, vous aurez beau vous blottir dans les échappements de la voiture de devant, vous ne gagnerez pas un km/h.

Du côté des tracés, c’est assez varié. Le jeu propose quelques circuits purs (Red Bull Ring, Indianapolis…), des tracés « linéaires » sur routes (Californie, Côte d’Azur, Hong-Kong…), mais aussi des tracés en ville, et notamment à Paris. Ces tracés en ville ont une particularité plutôt sympa : outre divers tracés figés, Codemasters a implémenté un mode « LiveRoute » où le tracé n’est pas fixé, et évolue au fil de l’avancement de la course. En repassant plusieurs fois le même carrefour, on n’empruntera pas forcément à chaque fois la même route.

Les événements (chacun constitué d’une ou plusieurs courses) se regroupent en quatre catégories :

Le jeu propose également un grand nombre de modes de course, qui permettent de pimenter un peu les choses :

Techniquement, GRID 2 est plutôt réussi également. Les graphismes sont de haut niveau (à conditions tout de même d’avoir une config qui tient la route, ma modeste Radeon HD 5770 souffre beaucoup…), les bruits de moteur bien rendus et sensiblement différents d’un engin à l’autre. Les voitures sont modélisé avec une grande finesse, mais par contre sans vue cockpit… L’IA est globalement plutôt efficace, assez agressive, sans être kamikaze. Les temps de chargement sont par contre parfois un peu longs, même avec un SSD et 16 Go de RAM, et comme trop souvent, il y a des animations impossibles à zapper qui font perdre du temps. Par exemple, l’incrémentation du compteur de fans (un compteur à l’intérêt plus que limité…) à la fin d’un événement, ou encore la vidéo de clôture de chaque saison.

Ces temps de chargement sont d’autant plus frustrants que les courses sont pour la plupart assez courtes. Moins de deux minutes pour la plupart, et très peu dépassent 5-6 minutes…

Au final, GRID 2 est donc un titre plutôt réussi, même s’il risque de décevoir les fans historiques de la série par son comportement très typé arcade. Moins élitiste, plus accessible, le jeu devrait pouvoir séduire un large public, mais Codemasters aurait peut-être mieux fait de lancer une nouvelle série plutôt que de continuer l’ancienne série, surtout après cinq ans d’arrêt, pour mieux marquer cette nouvelle orientation.