Freebox Delta : mais où est passé le Free d’antan ?

Les anciens se souviennent sans doute de l’arrivée de Free sur le marché de l’accès Internet en France. C’était il y a près de 20 ans, au début de l’année 1999, et Free s’était alors fait remarquer en proposant l’une des premières offres Internet gratuite, où l’abonné ne payait que sa consommation, au tarif de la communication téléphonique. Une offre unique, face à des concurrents multipliant les forfaits de différentes durées, dont le coût et la simplicité ont fait le succès de l’opérateur a ses débuts.

Trois ans plus tard, rebelote, Free a débarqué sur le marché de l’ADSL, avec une offre unique, à la tarification agressive et offrant à tous les débits les plus élevés, plutôt que de faire comme la concurrence, qui proposait des offres à différents débits. Là encore, la simplicité du catalogue et la tarification agressive ont fait le succès de l’opérateur, malgré un matériel parfois récalcitrant et un SAV pas toujours à la hauteur. Le succès a ensuite été dopé par l’ajout régulier de nouveautés sans surcoût et en maintenant le principe de l’offre unique : téléphonie, TV, hausses de débit… En 2010, en lançant la Freebox Revolution, l’opérateur dérogea pour la première fois a ce principe. Si sur le papier l’offre Revolution était toujours au même prix, Free s’est mis à facturé la mise à disposition de la ligne, provoquant une hausse effective de l’abonnement de 6€ pour tous les abonnés en dégroupage total. Pour continuer à proposer une offre tout compris au tarif historique, l’ancienne Freebox était alors restée au catalogue. Pour la première fois, Free proposait deux offres.

Depuis, les choses ont encore évolué, avec l’intégration d’Alice dans Free, ajoutant au catalogue une offre supplémentaire en entrée de gamme. Et depuis quelques mois, l’opérateur proposait en outre des versions avec engagement de ses offres, proposées à un tarif plus faible pendant la première année, mais plus chères qu’auparavant au delà de cette première année… Trois offres, reposant sur trois Freebox différentes (et impossibles à « classer », la Freebox Mini 4K étant supérieure à la Révolution sur certains points, inférieure sur d’autres…), avec des bouquets TV différents… Bref, c’en était fini du catalogue simple et lisible…

Alors que le lancement d’une nouvelle version de la Freebox approchait, les rumeurs évoquaient régulièrement le lancement de deux offres, ce qui laissait espérer une rationalisation de la gamme, avec une base matérielle commune à toutes les offres. Hélas, la présentation en ce mardi 4 décembre confirme finalement que Free a bien changé et applique aujourd’hui toutes les recettes qu’il critiquait il y a quelques années chez ses concurrents.

Si ce sont bien deux nouvelles Freebox qui ont été lancées, il n’est par contre pas question de rationalisation pour l’instant : ce sont désormais 5 offres qui sont au catalogue de Free, un catalogue plus compliqué que jamais… On trouve ainsi 4 offres avec engagement d’un an, les anciennes Crystal, mini 4K et Révolution, à 25, 35 et 45€ par mois au delà de la première année, et la nouvelle One, qui vient s’insérer entre la mini 4K et la Révolution, avec un tarif de 40€ par mois (mais pendant la première année, elle est 10€ plus chère que la Révolution… allez comprendre…). La cinquième offre est sans engagement, à 50€ par mois. Mais l’abonnement n’inclus pas le boîtier TV, qui doit être acheté en plus, pour 480€ payables en 1, 4, 24 ou 48 fois sans frais…

Freebox OneCôté technique, la nouvelle offre One se distingue par le fait qu’elle repose sur un boîtier unique, faisant à la fois office de routeur et de boîtier TV. Et tant pis pour ceux dont la prise téléphone/fibre est loin de la TV. Elle accepte, comme les Freebox Révolution et mini, les connexions en fibre (1 Gbit/s descendant, 400 Mbit/s montant) ou en DSL et l’offre inclus les mêmes fonctionnalités que l’offre mini 4K, avec la téléphonie vers les fixes et l’international, le bouquet Freebox TV et Freebox Replay. Elle offre par contre en plus un abonnement Netflix Essentiel, ce qui permet de justifier le surcoût mensuel de 5€ par rapport à l’offre mini 4K, mais on se demande bien pourquoi avoir fait un matériel spécifique et contraignant pour cette offre, alors qu’une mini 4K remise au goût du jour (USB 3.0, WiFi ac, HDR) couplée avec une option Netflix aurait tout aussi bien fait l’affaire… L’abonnement Netflix offert est en outre limité à des flux SD, ce qui est fort dommage pour une box 4K HDR… Il en coutera 6€ de plus par mois pour bénéficier de Netflix en 4K.

Freebox Delta

L’offre Delta est pour sa part l’offre Freebox de tous les superlatifs. Côté connexion, on pourra compter soit sur une liaison fibre à 10 Gbit/s (bridée à 8 Gbit/s dans un premier temps) soit sur une liaison DSL + 4G pouvant atteindre 200 Mbit/s. Côté TV, on retrouve les deux bouquets Freebox TV et TV by Canal que proposait déjà la Freebox Revolution, auxquels s’ajoutent Netflix (toujours en version Essentiel…) et Canal VOD. Ajoutez à ça une véritable fonction NAS (jusqu’à 4 disques/20 To, avec 1 To livré d’origine), un boîtier TV faisant aussi office de barre de son (signée Devialet), d’enceinte sans-fil Bluetooth, d’assistant numérique (avec Amazon Alexa et l’assistant maison de Free), de hub domotique (compatible Somfy et Philips Hue) et même de hub de sécurité, avec différents capteurs à acheter sur la boutique en ligne de Free (caméra, détecteur de mouvement, détecteur d’ouverture…). Une offre qui est donc très complète, sans doute même un peu trop, menant à un tarif excessivement élevé par rapport à ce à quoi Free nous avait habitué.

Ce sont donc désormais 4 générations de Freebox qui cohabitent dans le catalogue de Free, avec une box dont la conception date désormais de plus de 12 ans pour l’entrée de gamme (la Freebox Crystal n’est qu’une Freebox V5 recarrossée) et des retards technologiques qui s’accumulent sur les offres de milieu de gamme. Il est difficile de dire si ces deux nouvelles Freebox permettront à Free de sortir de la spirale négative dans laquelle il se trouve actuellement, avec une baisse régulière du nombre d’abonnés, mais les offres associées donnent très nettement l’impression que les dirigeants de l’opérateur se concentrent désormais plus sur l’ARPU que sur le nombre d’abonnés… On remarquera d’ailleurs au passage que les tarifs « historiques » des anciennes offres ont disparu avec le lancement des nouvelles offres. Hier il était encore possible de s’abonner sans engagement et sans frais d’activation à une offre mini 4K ou Révolution pour 30 ou 40€ par mois, aujourd’hui il n’y a plus que les versions avec engagement et frais d’activation, à 35 et 45€ par mois !

3 réflexions sur « Freebox Delta : mais où est passé le Free d’antan ? »

  1. C’est fou, hormis RED, ça coute une blinde si tu veux juste internet (ADSL).
    Free a clairement délaissé le service seul et Bouygues/B&Y est passé de 20 à 23€.
    C’est pas sensé baisser avec le temps ? C’est le déploiement de la fibre qui coute si cher ?

    1. Y a pas vraiment de raison que ça baisse avec le temps, l’entretient et surtout l’augmentation des capacités des réseaux pour faire face à la demande croissante, ça a un coût non négligeable, c’est pas comme s’il y avait juste un investissement initial qui s’amortirait ensuite avec le temps.

      Et la guerre commerciale actuelle à coups de promotions ultra-agressives pour gagner des abonnés, ça aide pas… Quand un opérateur vend de l’ADSL en dégroupé total à 10€ par mois, il vend à pertes. Même à 15€ d’ailleurs… La location de la ligne nue à Orange, ça coûte 9€41 par mois HT, donc avec un forfait vendu à 15€ TTC, ça laisse en gros 3€ par mois à l’opérateur pour couvrir ses frais, y compris l’amortissement de la box… Aucune chance que ça soit rentable…

      Idem côté mobile, quand un opérateur vend du mobile voix, SMS et data illimité à 1, 2 ou même 5€ par mois, il vend à pertes. Et ces pertes, il faut bien les rattraper quelque part.

      C’est d’ailleurs le reproche que je fais à Free avec sa nouvelle stratégie commerciale. Avant Free vendait ses abonnements à un tarif fixe qui lui permettait d’être rentable. Aujourd’hui, il fait comme les autres. Il fait des promotion pour afficher un tarif plus faible, il fait des ventes privées à perte… Et du coup il augmente le tarif normal pour compenser. Ce qui revient au final à privilégier les abonnés volages au détriment des abonnés fidèles.

  2. Hum ca fait un bail, donc hello Sartmatt.
    Ma ville commence à etre fibré ou devra l’etre en 2020 (mon quartier est le dernier).
    Je suis en FTTB avec Coaxial dans les appart donc 100/5 ici.
    Au debut je voulais prendre Orange voir free mais apparement seul Bouygues et SFR/numericable me proposer du 100/5 ( les deux premier cité etaient juste du 5mega en down).
    Enfin bon offre de 15€ mois sur un an puis 41€/mois (de souvenir).
    Enfin bref je sais pas ou vas la location de la ligne chez Orange mais leur prix sont abusé (même pour le tel c’est Abusé chez orange).

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