Abus de position dominante : amende record pour Google !

Après plusieurs années d’enquêtes autour de l’écosystème Android, la Commission Européenne a jugé que certaines pratiques de Google relatives à son système mobile relèvent de l’abus de position dominante. Si le verdict est assez peu surprenant, la sanction l’est un peu plus, avec une amende d’un montant jamais vu : 4.34 milliards d’euros.

Un montant qui double quasiment le record précédent, déjà « établi » par Google il y a un an, avec 2.43 milliards d’euros pour abus de position dominante dans le secteur des comparateurs de prix. Ce montant n’est toutefois pas le maximum permis par la réglementation européenne, qui autorise une amende allant jusqu’à 10% du chiffre affaire annuel, la Commission s’étant ici contentée de « seulement » 5%.

Pour justifier cette amende, la Commission indique trois abus de Google. En premier lieu, c’est l’obligation d’installer diverses applications Google, dont Chrome et Search, lors de l’installation de Google Play qui a été visée. Google Play est en effet une suite logicielle quasiment indispensable pour réussir à vendre un appareil Android, et Google se sert de cette situation pour imposer la présence de bon nombre de ses services.

En second lieu, la Commission reproche à Google d’avoir payé certains constructeurs et opérateurs mobiles pour s’assurer que Google Search soit la seule application de recherche préinstallée sur les smartphones.

Enfin, le troisième point est le fait que Google refuse de certifier les appareils Android d’un constructeur dès lors que ce dernier produit également des appareils fonctionnant sur des variantes d’Android (comme les Kindle Fire d’Amazon par exemple). Sans cette certification, les appareils Android ne peuvent pas être livrés avec Google Play, ce qui rend leur commercialisation bien plus difficile.

Cette condamnation va sans doute obliger Google a revoir en profondeur le modèle économique d’Android, d’autant qu’elle pourrait faire des émules dans d’autres zones géographiques. Ainsi, bien que le président américain ait vertement critiqué la décision sur Twitter, elle a reçu le soutien de plusieurs élus démocrates, et la FTC a indiqué s’intéresser de près au dossier. Parmi les évolutions possible de ce modèle économiques, Google a notamment évoqué la possibilité de vendre des licences Google Play, afin de rentabiliser directement son développement, sans avoir à compter sur les retombées indirectes obtenues via la promotion des autres services Google.

Notons également qu’une autre amende pourrait venir s’ajouter aux deux précédentes, Google étant toujours sous le coup d’une troisième enquête de la Commission Européenne, concernant cette fois le marché de la publicité en ligne, dominé par la régie Google AdSense.

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