Thunderbolt reste boudé par les constructeurs de cartes mères

Lancé par Apple et Intel début 2011, l’interface Thunderbolt avait beaucoup fait parler d’elle. Très prometteuse sur le plan des performances, elle souffrait de deux défauts qui pouvaient faire craindre pour son avenir : son coût très élevé et son absence de compatibilité avec une interface existante. Force est de constater que quatre ans plus tard, ces craintes étaient justifiées…

En effet, face à un USB 3.0 très peu coûteux et rétrocompatible avec l’USB 2.0, le Thunderbolt n’a pas su s’imposer, malgré ses performances supérieures. Il reste ainsi cantonné à quelques marché de niche professionnels, où le surcroît de performances peut justifier l’important surcoût.

Le dernier espoir de voir le Thunderbolt se généraliser était l’arrivée du Thunderbolt 3, qui adopte la connectique USB Type C, et surtout du nouveau contrôleur qui va avec, l’Alpine Ridge d’Intel, un contrôleur qui réunit Thunderbolt 3.0, USB 3.1 et convertisseur DisplayPort vers HDMI 2.0. Un contrôleur pensé par Intel pour être le compagnon idéal de la plateforme Skylake qu’il vient de lancer, puisque cette plateforme ne gère nativement ni l’USB 3.1 ni le HDMI 2.0. Il est en outre proposé à un tarif agressif, puisqu’on parle d’à peine 6$. Intel espérait probablement pousser l’adoption du Thunderbolt, l’ajout de deux contrôleurs tiers pour l’USB 3.1 et le HDMI 2.0 n’étant probablement pas beaucoup plus économique.

Mais l’arrivée des premières cartes mères Skylake risquent d’avoir l’effet d’une douche glacée (mais alors vraiment bien glacée…) pour les amateurs du Thunderbolt. Tout d’abord, la plupart des constructeurs ont choisi de faire l’impasse sur Alpine Ridge, préférant faire reposer leur support de l’USB 3.1 sur l’ASMedia AMS1142, un contrôleur à priori un peu moins performant (il ne dispose que de 10 Gbit/s à partager entre deux ports USB 3.1), mais un peu moins cher et plus simple à câble (puisqu’il ne nécessite que 2 lignes PCI-Express 2.0 contre 4 lignes 3.0 pour l’Alpine Ridge). Ensuite, et c’est là le coup de grâce, le seul constructeur qui a décide d’opter massivement pour Alpine Ridge (Gigabyte, qui en a équipé la majorité de ses cartes Z170X) a choisi de le faire sans Thunderbolt 3 ! Les cartes ne gèrent en effet pas nativement le Thunderbolt, et il faudra pour en bénéficier ajouter une extension, se connectant à un header spécifique de la carte mère.

Difficile de connaître la motivation exacte de Gigabyte, mais on peut supposer que le manque de popularité de Thunderbolt a pu pousser le constructeur à ne pas le proposer en standard, puisqu’il ne constitue pas un avantage commercial, tout en le proposant en option pour faire payer un supplément aux quelques clients vraiment intéressés par cette connectique (supplément dont on ne connait pas le montant pour l’instant, l’extension n’ayant pas été dévoilée…). Le header étant le même que celui équipant certaines cartes mères de générations précédentes, il se pourrait en outre que cette extension soient en faite une carte Thunderbolt classique (mais rare…), embarquant donc son propre contrôleur. Ainsi, la partie Thunderbolt de l’Alpine Ridge de ces cartes mères serait en fait par conception inutilisable. On retrouve d’ailleurs ce header sur des cartes Asus à chipset Z170 qui n’utilisent pas Alpine Ridge pour l’USB 3.1.

Même s’il reste un peu de flou sur les solutions permettant d’obtenir le Thunderbolt sur ces cartes mères, il ne fait donc désormais quasiment plus aucun doute que cette connectique est désormais condamnée à rester dans sa niche, terrassée sur le marché grand public par un USB désormais aussi performant pour la plupart des usages.

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