L’éditeur d’AdBlock Plus gagne son procès en Allemagne

Alors que les éditeurs de sites Internet ont de plus en plus de mal à assurer la rentabilité du modèle de financement par la publicité, ils voient d’un mauvais œil les bloqueurs de publicités, qui les privent d’une partie de leur revenues. Au point que des éditeurs allemands ont décidé de trainer devant la justice allemande la société Eyeo, éditeur du célèbre AdBlock Plus.

Plus que le simple fait de bloques les publicité, c’est la nouvelle politique de liste blanche d’AdBlock Plus qui a attiré les critiques : Eyeo a conclu des accords avec certaines régies publicitaires pour ne plus filtrer les pubs de ces dernières, moyennant rémunération, et a décidé d’étendre ce « service » aux éditeurs de sites web. Une offre que les éditeurs voient comme une forme de racket, Eyeo tentant de profiter de la popularité d’AdBlock Plus pour les forcer à passer à la caisse.

Le tribunal de Hamburg en charge de l’une des plaintes a toutefois douché les espoirs des éditeurs, en jugeant que les utilisateurs sont dans leur bon droit en utilisant le plug-in AdBlock Plus.

Une décision qui risque d’être lourde de conséquence, puisqu’elle va conforter Eyeo dans sa politique de liste blanche, pourtant très discutable… En effet, si officiellement le but est de négocier avec les régies et éditeurs pour laisser passer les publicités « acceptables », le doute subsiste sur cette motivation, quand on sait par exemple que parmi les régies publicitaires sur liste blanche il y a notamment Taboola, une régie spécialisée dans la suggestion de contenus, mais qui propose souvent des contenus d’une qualité discutable (articles à clic, titres et illustrations racoleurs, presse people…) et sans grand lien avec le contenu des pages consultées :

Contenus Taboola
Exemple de contenus proposés par Taboola sur un article parlant de SSD…

La bataille n’est toutefois pas terminée, puisque au moins deux autres procès sont encore en cours, et les éditeurs de contenus gardent également la possibilité de faire appel de ce premier verdict.

On peut toutefois se demander s’il ne serait pas plus judicieux pour les éditeurs de tenter une attaque non pas sur la légalité du principe du bloqueur de pub, mais plutôt sur les pratiques commerciales d’Eyeo, qui pourraient peut-être être qualifiées d’abus de position dominante.

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