Free Mobile, un an après

Free Mobile fête aujourd’hui son premier anniversaire. Après un an, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’opérateur a réussi son coup, en dynamitant le marché français de la téléphonie mobile, avec à la clé une forte baisse des prix, la multiplication des offres sans engagement, le développement de la vente de téléphones sans subvention… Mais outre ces points positifs, nous avons aussi eu droit à une année de polémiques, de coups bas… Il est temps de faire un petit bilan.

Une fois l’offre présentée, les première critiques n’ont pas tardé à arriver : victime de son succès, le site de Free Mobile n’était pas en mesure de prendre les commandes. Des difficultés pardonnables et assez rapidement résolues.

Second écueil qu’à dû affronter Free Mobile, sans pouvoir y faire grand chose : la saturation des serveurs de portabilité des numéros. Gérés par un GIE regroupant tous les opérateurs, ces serveurs n’était pas dimensionnés pour encaisser le soudain flux de migration d’abonnés vers Free Mobile.

Vinrent ensuite les critiques sur le respect du taux de couverture. Certains concurrents accusaient Free de ne pas avoir respecté ses obligations de couverture, notamment parce que la proportion d’appels acheminés via Orange dans le cadre du contrat d’itinérance était anormalement élevé. Une mesure de l’ARCEP a finalement confirmé le respect des engagements.

Ce n’est que plus tard que les vrais ennuis ont commencé : au mois de mars, les équipements assurant l’interconnexion entre le réseau Orange et le réseau Free Mobile ont commencé à atteindre leurs limites, provoquant de nombreuses coupures d’appels pour les abonnés en itinérance, en particulier pendant les heures de pointe.

Une fois ces problèmes de jeunesse résolue, tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, et Free Mobile a petit a petit vu son nombre d’abonnés s’accroitre. Fin juin, 3.6 millions de français avaient déjà adopté le nouvel opérateur.

Mais à la fin de l’été, des voix se sont de nouveaux élevés pour critiquer la qualité du service. Plus trop de problème sur la voix cette fois, mais plutôt sur la data. Et comme au mois de mars, ce sont essentiellement les abonnés en itinérance qui étaient concernés, avec des débits faibles et irréguliers, des coupures… Pour certains, le service devenait quasiment inutilisable. Pire, de nombreux tests ont mis en évidence des bridages basés sur le contenu. Par exemple, un même fichier se téléchargeait plus ou moins vite selon qu’il portait une extension PDF ou MP3. Là encore, les problèmes semblent se résoudre petit à petit.

Ces problèmes concernant essentiellement l’itinérance, Orange et Free se renvoient la balle. Xavier Niel affirme que sur certaines antennes, Orange bride les abonnés Free, Orange dément, précisant que le contrat d’itinérance le lui interdit, et affirme que c’est Free qui limite ses clients, pour ne pas dépasser le quota de trafic autorisé par le contrat… Un contrat dont le coût pour Free a déjà explosé par rapport aux prévisions initiales, le trafic étant très supérieur à ce qui était attendu.

Un an après, tout n’est donc pas rose chez Free Mobile. Et ce n’est pas encore fini. En guise de cadeau d’anniversaire, UFC-Que Choisir a en effet annoncé aujourd’hui qu’elle allait publier dans une semaine une étude technique sur la qualité du réseau de Free Mobile. Une étude qui, selon l’association, démontrerait une qualité de service inférieure à celle des concurrents. Des résultats allant dans le sens de ceux dévoilés par l’ARCEP fin novembre, qui montraient notamment que Free Mobile est encore à la peine, notamment sur les débits de téléchargement.

De mon côté, j’ai effectivement pu constater certains problèmes. Si j’ai été assez peu concerné par les problèmes de téléphonie en heure de pointe en début d’année, j’ai noté une très nette dégradation du service data à partir du mois de septembre. Une dégradation qui coïncide avec une quasi disparition du réseau Free Mobile autour de chez moi : alors que certains jours, j’accrochais Free Mobile plus de 50% du temps, ce taux a rapidement chuté, et j’ai fini par passer des semaines entières sans jamais accrocher la moindre antenne Free, comme si la puissance d’émission avait été diminuée. À tel point que j’ai fini par quitter Free Mobile pour un concurrent, qui pour l’instant me satisfait bien plus. Je retournerais peut-être chez Free Mobile dans quelques mois, quand la situation se sera améliorée (je garde une SIM à 0€ qui me permet de faire des tests de temps en temps).

En effet, malgré ces nombreux « problèmes de jeunesse », il y a tout de même de bonnes raisons de penser que la situation va s’améliorer avec le temps. D’abord, parce que si Free Mobile dispose désormais d’une base d’environ 5 millions d’abonnés, l’opérateur ne peut pas se permettre de conserver une qualité de service inférieure à la concurrence sur le long terme, sous peine de se faire avoir à son propre jeu : sous l’impulsion de Free Mobile, le marché du sans engagement à explosé, rendant donc les abonnés très mobiles. Une fois que cette mobilité sera bien ancrée dans les habitudes, les français n’hésiteront plus à changer d’opérateur en cas de problème, d’autant plus que l’ARCEP va imposer des délais de portabilité du numéro de plus en plus courts, pour à terme arriver à une portabilité sous 24h.

Ensuite, sur le plan technique, Free Mobile peut, depuis le 1er janvier, exploiter des porteuses à 900 MHz dans les zones très denses. Cette fréquence plus base que celle des porteuses actuellement exploitées par l’opérateur vont lui permettre d’améliorer grandement la couverture en ville, et en particulier à l’intérieur des bâtiments.

Enfin, Free a tout intérêt à réduire au plus vite sa dépendance vis à vis de l’itinérance sur le réseau Orange, pour des questions de coût, mais aussi pour éviter de se retrouver dans une situation difficile avec une forte baisse de qualité de service en 2018 lorsque le contrat arrivera à son terme. Or, comme la plupart des problèmes constatés concernent des abonnés en itinérance, ces problèmes devraient disparaitre au fil de la diminution du recours à l’itinérance.

Reste enfin à espérer que l’itinérance en 4G ne sera pas aussi problématique, sans quoi les polémiques n’ont pas fini de gronder… En effet, faute de licence 800 MHz, indispensable pour assurer une couverture convenable dans les zones rurales et en intérieur dans les zones urbaines, Free Mobile sera contraint de recourir à l’itinérance auprès d’un de ses concurrents. Pour l’instant, Orange semble exclure une extension à la 4G du contrat actuel (mais bon… avant le lancement de Free Mobile, les trois autres opérateurs excluaient tous de l’accueillir en itinérance en 3G,c e qui n’a finalement pas empêché Orange de le faire), auquel cas Free devra se rabattre sur SFR (qui a une obligation d’itinérance), ce qui pourrait encore compliquer les choses, puisque les abonnés Free Mobile jongleront alors entre trois réseaux…

Sources :

Une réflexion sur « Free Mobile, un an après »

  1. Après avoir hésité très longtemps à cause des articles contre free, j’ai fais le saut. J’ai quitté Virgin mobile pour free il y a 2 semaines et j’en suis très satisfait. En zone rurale (très rurale) je capte nettement mieux avec free.

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