Fibre : l’ARCEP valide techniquement le FTTDP

Le Comité experts cuivre de l’ARCEP a validé techniquement une nouvelle solution de déploiement des accès Internet très haut débit : le FTTDP (Fiber To The Distribution Point). Une solution plus simple à déployer que le FTTH, tout en étant bien plus performante que le VDSL2, dont il reprend en partie le principe.

Avec la solution validée par l’ARCEP, c’est en effet le VDSL2 qui est utilisée pour la terminaison de la connexion, jusqu’à la prise murale de l’abonné. Mais alors qu’en VDSL2 « classique », le signal VDSL2 est utilisé de l’abonné jusqu’au répartiteur téléphonique le plus proche, voir jusqu’au central, ce qui limite fortement les performances à cause de la longueur de la ligne (au point qu’il est souvent plus intéressant de rester en ADSL2+ !), en FTTDP ce ne sont que quelques mètres ou quelques dizaines de mètre de la ligne de cuivre qui sont utilisés, le reste étant assuré par de la fibre optique.

Concrètement, l’opérateur déployant un réseau FTTDP déploiera la fibre optique horizontalement et installera au bas de chaque immeuble (ou éventuellement à chaque étage pour les plus gros immeubles) un boîtier d’interface (DPU, Distribution Point Unit) qui convertira le signal optique en signal VDSL2 à renvoyer vers la ligne cuivre. Avec la version du VDSL2 actuellement utilisée en France, les débits devraient avoisiner les 100 Mbit/s, mais pourraient rapidement évoluer vers 200 Mbit/s, voir même 1 Gbit/s en utilisant la récente technologie G.fast, pour laquelle Bouygues Telecom avait déjà manifesté son intérêt.

Architecture d'un réseau FTTDP
Architecture d’un réseau FTTDP

Cette architecture réseau permet aux opérateurs de déployer rapidement, quasiment sans intervention dans les parties communes des immeubles, sans ajout de câbles dans les gaines techniques parfois déjà saturées, et sans avoir à intervenir dans les logements, ce qui permettra notamment d’effectuer les raccordements sans que l’abonné ait à être présent. Dans les immeubles déjà couverts par la fibre aujourd’hui, environ trois millions de logements pourraient bénéficier du FTTDP. Le coût en main d’œuvre sera ainsi réduit, mais il faudra par contre un équipement actif pour assurer la conversion. Pour simplifier encore plus le déploiement, cet équipement sera alimenté à partir du logement raccordé, via la ligne téléphonique.

Les premières expérimentations pourraient avoir lieu dès cette année, mais avant d’envisager une ouverture commerciale, il faudra sans doute que l’ARCEP définisse un cadre réglementaire pour cette technologie, en particulier concernant l’utilisation de la ligne téléphonique : un opérateur tiers devra-t-il payer quelque chose à Orange, propriétaire des lignes, pour en utiliser seulement quelques mètres et sans passer par aucun équipement actif de l’opérateur historique ?

Source : Silicon.fr (cache : PNG, MAFF)

2 réflexions sur « Fibre : l’ARCEP valide techniquement le FTTDP »

  1. Il faudra(it) peut être réglementer la longueur maximale de VDSL pour avoir le droit d’utiliser le nom fibre. Déjà que l’on a le droit d’utiliser le mot fibre pour le câble coaxial…
    Sinon, je sais que je suis éligible à la FTTH (d’après Orange) et j’attends la fin de mon engagement actuel pour y souscrire. N’y a-t-il pas un risque que Orange préfère utiliser le VDSL pour couvrir les quelques dizaines de mètres qui me sépare de la partie fibré ?

    1. Orange propose trois niveaux d’offres fibre, 100, 200 et 500 Mbit/s.

      Tel que validé pour l’instant, le FTTDP ne permettrait que d’assurer les offres 100 Mbit/s. Donc en toute logique, il suffit que tu souscrives à une offre 200 Mbit/s ou plus (quitte à redescendre à 100 Mbit/s par la suite, il n’y a pas d’engagement…) pour être sûr d’être en FTTH.

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