Pendant que les États-Unis et le Danemark se disputent sur la scène diplomatique la souveraineté du Groenland, c’est une autre bataille entre ces deux pays qui a attiré mon attention : la bataille de la brique.
Propriétaire depuis de longues années de Mega Blocks, l’américain Mattel a en effet annoncé il y a peu sa nouvelle stratégie sur le marché de la brique de construction, avec le lancement d’une nouvelle gamme plus premium directement sous sa marque, la gamme Mattel Brick Shop.
Et comme cette nouvelle gamme commence par une attaque frontale contre la gamme Speed Champions de Lego, dont je suis un grand fan, je profite de l’occasion pour tester ça et dépoussiérer un peu ce blog.
La gamme Mattel Brick Shop se compose pour l’instant de sept voitures sous la bannière Hot Wheels, dont trois à l’échelle environ 1/32ème, la même que la gamme Speed Champions de Lego. Une Maserati MC20, une Camaro ’68 Custom et une Cadillac Project GTP Hypercar. C’est sur cette dernière que j’ai jeté mon dévolu.

La boîte se distingue de ce que fait Lego avec l’insert en plastique transparent, qui présente les deux jeux d’enjoliveurs, une roue et… une petite miniature Hot Wheels à l’échelle 1/64ème. C’est la principale originalité de cette gamme Brick Shop Hot Wheels, chaque boîte contient, en plus du modèle en brique, le petit modèle Hot Wheels correspondant.

Dans la boîte, on retrouve les briques organisées en six sachets numérotés, les instruction papier et une planche de stickers. Pas de quoi dépayser un habitué des Lego donc ! Les sachets sont particulièrement épais, ce qui ajoute à la grande quantité de plastique de l’insert. Dommage par rapport à Lego qui remplace petit à petit ses sachets par du papier.

On notera quand même une petite subtilité par rapport à Lego : alors que chez le Danois, les stickers, souvent décriés, sont « obligatoires » pour assembler le modèle tel qu’il est dans les images de présentation, chez l’Américain ces stickers sont « optionnels ». Tous les éléments graphiques visibles sur les images de présentation sont en effet imprimés sur les briques, les stickers sont là pour ajouter une petite touche de personnalisation à la discrétion du grand enfant qui assemble.

Comme Lego, Mattel a conçu un petit outil pour faciliter la séparation des briques. Il est inclus dans le premier sachet, alors que Lego le réserve habituellement à des sets plus gros. Par rapport à celui de Lego, il dispose d’une extrémité plus fine, qui pourrait le rendre plus efficace dans certains cas, mais semble par contre un peu moins solide.


Les briques semblent d’assez bonne qualité, et on remarque assez vite des petits détails qui distinguent les briques Mattel de celles de Lego. Par exemple, sur les plaques, Mattel a apposé sa marque sur le fond plutôt que sur les tenons, tandis que sur les autres briques, la marque est apposée sur une partie des tenons. Les pièces lisses n’ont pas les arrêtes arrondies qu’on retrouve chez Lego, ce qui augure d’un meilleur rendu quand deux pièces sont côte à côte, en évidant un intervalle entre les deux.

Hélas, comme chez Lego, on retrouve aussi sur certaines pièces des points d’injection très visibles et disgracieux… Enfin, une mention spéciale pour la verrière. Non seulement la pièce est particulièrement soignée, avec ne vitre en plastique séparée de la structure et des portes mobiles, mais en prime elle est emballée dans un papier de soie, ce qui lui évite d’être rayée par ses voisine de sachets.


Le montage se fait sans difficulté particulière, en trois grandes étapes. Les plans sont clairs et détaillés, et, comme chez Lego, ils sont également disponibles en PDF. Par rapport aux briques Lego, on constate pendant l’assemblage que les briques américaines sont plus ajustées, ce qui les rends parfois un peu plus difficiles à emboîter, mais réduit par contre le jeu, déjà assez faible sur les Lego. Ce jeu moindre se confirme une fois le modèle terminé : il résiste beaucoup plus à la torsion.



Pendant le montage, on se rend également rapidement compte d’une chose : les designers de Mattel ne se sont pas contentés de reprendre les briques Lego et de faire un modèle avec. En effet, si l’on retrouve sans trop de surprise à l’identique les briques Lego classique, on trouve également un grand nombre de briques originales, qui n’existent pas au catalogue Lego. Ainsi, sur les 125 références de pièces que contient la boîte, il y en a une soixantaine qui à ma connaissance n’existent pas chez Lego. En particulier, pour les éléments snot, Mattel utilise beaucoup de pièces fines avec des tenons verticaux ajoutés sur le côté, là où Lego ne met des tenons verticaux que sur des pièces épaisses ou sur des équerres.
Enfin, notons que comme son concurrent danois, Mattel inclus pour chaque étape un exemplaire supplémentaire de chaque petite pièce, limitant ainsi le risque de se retrouver bloqué à cause d’une pièce manquante ou perdue.

Dernier petit détail « premium », le montage se termine par l’installation d’une plaque métallique siglée du logo Hot Wheels, installée sous la voiture.

Comparée à sa concurrente sur la piste et dans les boutiques de jouets, la BMW M Hybrid V8, la Cadillac de Mattel n’a pas spécialement à rougir. La qualité est comparable, la finition est bonne, les lignes de la voiture sont relativement fidèles (compte tenu de l’échelle et des contraintes imposées par un assemblage en briques). Il manque par contre à l’offre de Mattel une petite minifig pour rendre l’ensemble plus vivant.
Avec un positionnement tarifaire agressif, à seulement 25€ contre 27€ chez Lego, avec en prime la petite miniature Hot Wheels, c’est à un nouveau concurrent de poids que Lego va donc désormais devoir se frotter.