Bouygues/Free/SFR : de nombreux avis favorables !

Après le coup de tonnerre de l’annonce de l’accord entre Free Mobile et Bouygues Télécom pour que le premier achète le réseau du second en cas de fusion Bouygues/SFR, de nombreux acteurs se sont exprimés sur le sujet, et force est de constater que les avis sont très positifs !

Commençons par l’un des avis les plus importants, celui de l’ARCEP, par la voix de son président, Bruno Lasserre. Un avis qui semble plutôt favorable… En effet, après avoir indiqué que si Vivendi valide l’offre de Bouygues pour le rachat de SFR, l’examen du dossier pourrait durer neuf mois, Bruno Lasserre a précisé que l’accord de cession du réseau Bouygues à Free Mobile permettrait de simplifier et accélérer cet examen, ce qui sous entend largement que Bouygues a marqué un point en sa faveur.

Autre avis attendu au tournant, même s’il pèse relativement peu dans les décisions officiel, celui de l’UFC-Que Choisir est plutôt positif concernant l’accord Bouygues/Free Mobile, mais beaucoup moins concernant le rachat préalable de SFR. L’association de consommateur qui s’est plusieurs fois insurgée contre les pratiques commerciales des opérateurs a en effet pointé du doigt les conséquences du récent passage de quatre à trois opérateurs en Autriche, qui s’est soldé par une forte hausse des prix. L’UFC appelle donc les autorités à bien réfléchir avant de valider la revente à Bouygues. Mais dans cette éventualité, l’UFC serait par contre favorable au transfert du réseau Bouygues vers Free, pour éviter que ce dernier soit marginalisé, à une seule condition : qu’il n’ait pas un impact négatif sur la qualité de service pour les clients de SFRygues. En clair, il faudra que le réseau de SFR tienne la charge avec 50% d’abonnés en plus.

Interrogés également, les syndicats sont très positifs du côté de Free Mobile, puisqu’ils voient ce rachat comme une opportunité pour de nouveaux recrutements : il faudra du monde pour s’occuper de ce grand réseau. Plus étonnant, les syndicats de Bouygues Télécom ne craignent pas non plus de vagues de licenciement si ces procédures arrivent à leur terme. Une position qui vient probablement du fait que de toute façon, une partie du réseau de Bouygues était déjà condamnée par l’accord de mutualisation avec SFR.

Enfin, le seul avis un peu négatif est celui de Stéphane Richard, PDG d’Orange. Sur le fond, il n’est opposé ni au rachat de SFR par Bouygues, ni au rachat du réseau Bouyges par Free Mobile. Mais il insiste par contre sur le fait que les fréquences devront être redistribuées pour éviter que SFRygues se retrouve avec beaucoup plus de fréquences que ses concurrents. Et quand il dit « redistribuées », c’est bien entendu pas uniquement à Free Mobile : Orange compte bien prendre sa part au passage…

4 réflexions sur « Bouygues/Free/SFR : de nombreux avis favorables ! »

  1. Je crains un petit peu ces manœuvres. Le rachat de SFR par Numéricable me semble tout de même moins dangereux pour la concurrence.

    1. Peut-être. Mais c’est assez peu probable qu’il soit accepté…

      Du point de vue de Vivendi, l’offre de Bouygues est clairement plus importante : les deux donnent à peu près autant cash (11.3G€ pour Bouygues, 11.8G€ pour NC), mais Bouygues ne prendrait que 57% de SFR contre 68% pour NC… Ce qui fait pas du tout la même valorisation globale de SFR (19.8G$ pour Bouygues, 17.4G$ pour NC).

      Du côté des autorités également, c’est plutôt l’offre de Bouygues qui semble avoir le plus de chances d’être validée. Non seulement la plupart de ceux qui se sont exprimés ne sont pas fondamentalement contre le retour à 3 opérateurs (voir y sont plutôt favorables…), mais en plus la domiciliation peut jouer… Comme le rappelle Xavier Niel lui même, le rachat par Bouygues, c’est faire racheter SFR par une entreprise basée en France et dont le PDG est domicilié en France, tandis que le rachat par NC, ce serait un rachat par un fond d’investissement luxembourgeois dirigé par un français exilé en Suisse… Mauvais point dans le contexte actuel…

      Et pour la concurrence, le fait que Free puisse récupérer un réseau de qualité et faire de grosses économies en cessant de recourir à l’itinérance, c’est pas forcément un mal… Surtout au delà de 2018, quand l’accord d’itinérance arrivera à son terme : Free arrivera-t-il d’ici là à construire seul un réseau couvrant suffisamment pour rester compétitif face aux trois autres ? Pas sûr du tout…

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