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Comprendre les SSD

Les contrôleurs : les forces en présence

Alors que les disques durs nécessitaient un savoir faire pointu et des chaînes de fabrication spécialisées, fabriquer un SSD est à la portée de n'importe quel fabricant de produits électronique : comme n'importe quel carte électronique, un SSD n'est rien de plus qu'un assemblage de composants sur un circuit imprimé.

Ainsi, alors que le marché des disques durs était monopolisé par une poignée de constructeurs concevant et produisant leurs disques, le marché du SSD a très vite été envahi par un grand nombre de constructeurs, dont une bonne part fabriquaient déjà d'autres produits à base de mémoire flash ou RAM : OCZ, Corsair, A-Data, Patriot, SuperTalent, Sandisk, Samsung, Transcend, Intel, Crucial, G.skill, Kingston, MemoRight, Mtron, Toshiba, Chaintech, CSX, Western Digital, Seagate...

Au début, les fabricants historiques de disques durs étaient rares sur le marché des SSD, puisque seuls Samsung et Toshiba y étaient présents quasiment dès le début (et pour cause, ils sont tous deux également des gros producteurs de mémoire flash). Western Digital a présenté il y a peu ses premiers produits SSD, issus du rachat d'une entreprise spécialisée (SiliconSystems), Seagate devrait se lancer très rapidement avec des produits haut de gamme à base de mémoire SLC tandis qu'Hitachi va collaborer avec Intel, mais n'a pour l'instant présenté aucun produit.

En plus des constructeurs de disques durs et des fabriquants de mémoire flash, on trouve également deux autres types de constructeurs de SSD : ceux qui conçoivent et fabriquent leurs SSD et ceux qui se contentent de fabriquer des SSD basés sur des contrôleurs conçus par des tiers (notez que certains fabricants de mémoire flash ont également opté pour des contrôleurs tiers, plutôt que d'en développer un eux même). C'est ainsi que le point clé dans le choix d'un SSD n'est finalement pas son constructeur, mais plutôt le constructeur de son contrôleur, tout comme le constructeur d'un GPU est un critère plus important que le constructeur de la carte dans le choix d'une carte graphique.

Sur le marché grand public, ce sont essentiellement quatre constructeurs de contrôleurs qui se partagent le marché, tandis qu'un cinquième très prometteur arrivera en 2010 :

  • Jmicron : Jmicron a beaucoup fait couler d'encre avec son contrôleur JMF602. Très répandu sur les SSD d'entrée de gamme, ce contrôleur est en effet devenu tristement célèbre à cause de ses piètres performances en accès aléatoires, dues à l'absence de mémoire cache. Certains SSD utilisent deux contrôleurs JMF602 montés en RAID via un contrôleur JMB390, mais cette solution améliore surtout les performances séquentielles et induit une consommation élevée pour un SSD. Son successeur, le JMF612 est arrivé fin 2009. Contrairement au JMF602, il gère un cache pouvant aller jusqu'à 256 Mo et supporte le TRIM, ce qui lui confère des performances nettement supérieures, sans pour autant atteindre celles des ténors du marché.
  • Samsung : fabricant de disques durs et de mémoire flash, Samsung avait tout intérêt à se lancer sur le marché des SSD. Arrivé assez tôt avec une première génération doté de performances correctes (PM410/PS410), le constructeur a lancé début 2009 son nouveau contrôleur PB22-J, qui fait partie des meilleurs et supporte le TRIM depuis fin 2009, via une mise à jour du firmware.
  • Intel : le géant des processeur n'a pas non plus raté le coche des SSD. Son contrôleur, passé en version 2 il y a peu, est considéré par beaucoup comme le meilleur du marché, son seul gros défaut étant une vitesse relativement faible en écriture séquentielle sur les mémoires MLC. Il survole par contre la concurrence en aléatoire. En version 2 (dite Postville), il supporte le TRIM avec les versions récentes du firmware.
  • Indilinx : la bonne surprise de 2009 ! Le contrôleur Barefoot d'Indilinx est actuellement l'un des meilleurs compromis, avec des performances élevées en séquentiel, aussi bien en lecture qu'en écriture, et une bonne résistance en aléatoire. C'est le contrôleur utilisé par les Vertex d'OCZ, un modèle de SSD particulièrement populaire. Ses performances ont par contre tendance à se dégrader dans le temps, mais ce défaut s'estompe au fil des révisions du firmware, et n'est quasiment plus qu'un souvenir avec les OS supportants le TRIM. Il devait être remplacé en 2010 par le Jet Stream, qui exploitera le SATA 6 Gbits/s pour atteindre des débits de l'ordre de 500 Mo/s, le double de ceux du Barefoot, mais ce nouveau contrôleur a été reporté à 2011. En attendant, Indilinx propose le ECO, une révision du Barefoot compatible avec la mémoire flash 34nm, moins coûteuse.
  • Sandforce : c'est le petit nouveau sur le marché. Deux contrôleurs ont pour l'instant été annoncés, le SF-1500 pour le marché entreprise et le SF-1200 pour le marché grand public. Sur le papier, ces nouveaux contrôleurs pourraient devenir la nouvelle référence de performances. Mais il faudra attendre sa disponibilité pour s'en assurer. A-Data et OCZ ont d'ores et déjà annoncé qu'ils produiront des SSD basés sur ces contrôleurs.