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Comprendre les SSD

Conseils d'utilisation

Maintenant que nous avons vu la théorie, passons à la pratique, avec quelques conseils de base pour optimiser les performances des SSD en tenant compte de leur spécificités. Vous pourrez trouver des astuces plus détaillées sur certains forums spécialisés, et en particulier sur la section dédiée au SSD du forum d'OCZ.

L'alignement des partitions

Les systèmes de fichiers sont découpés en clusters, dont la taille fait généralement 4 Ko. Pour des performances optimales, il faut absolument que les "frontières" séparant ces secteurs coïncident avec les frontières des pages et des blocs pour éviter des opérations inutiles. En effet, si la frontière entre deux clusters tombe au milieu d'une page, une écriture sur ce cluster obligera à écrire une partie du cluster suivant et/ou du cluster précédent.

Pour assurer cette coïncidence, il faut que la partition soit correctement alignée, c'est-à-dire qu'elle doit commencer à une adresse logique multiple de la taille des pages, et, de préférence, multiple de la taille des blocs. En cas de montage RAID0 ou RAID5, il est également préférable d'aligner sur la taille des bandes RAID.

Ce point est particulièrement important avec les SSD peu performants, comme ceux à base de Jmicron JMF602. Les tests montraient par exemple des performances radicalement différentes sur ces SSD entre un Windows XP en configuration par défaut (partitions débutant an 64ème secteur, ce qui tombait au milieu d'une page) et un Windows XP avec partitions réalignées au 65ème ou au 129ème secteur.

Windows Vista et Windows 7 alignent pour leur part à 1 Mo, ce qui convient à tous les SSD actuels, même avec des grosses tailles de clusters.

Du côté de Mac OS X, l'alignement de la partition EFI de 200 Mo est à 512 octets, ce qui n'est idéal que si les clusters de cette partition font 512 octets (mais cette partition est très peu utilisée, donc ce n'est pas problématique si son alignement est incorrect), tandis que la première partition du disque est alignée à 204 820 Ko, ce qui ne convient que pour des clusters d'un maximum de 4 Ko (ça tombe bien, c'est la taille par défaut pour les clusters sous OS X :-) ).

Éviter les écritures inutiles

Dans la mesure du possible, évitez l'écriture de fichiers temporaires et de cache (cache du navigateur par exemple) sur les SSD. Ces écritures vont en effet engendre des effacements (donc de l'usure) inutiles et vont augmenter la fragmentation physique, donc dégrader les performances.

Pour les fichiers temporaires, ils ne sont normalement pas écrits sur le disque, tant que la RAM est suffisante et si les logiciels créant ces fichiers le font proprement (en flagant le fichier comme temporaire lors de sa création, ce qui incitera l'OS à le garder le plus longtemps possible dans son cache de fichiers, sans l'écrire sur le volume).

Pour les logiciels ne gérant pas leurs fichiers temporaires proprement, la meilleure solution est d'utiliser un ramdisk non persistant.

Pour les fichiers de cache, l'idéal est de les placer dans un ramdisk persistant. Ils ne seront ainsi écrit qu'une fois à chaque arrêt de la machine, et de manière séquentielle. De plus, les performances en lecture et écriture des fichiers de cache seront grandement améliorées.

Vous trouverez des informations sur la création de ramdisks persistants sous OS X et Windows sur mon blog.

Si vous ne disposez pas de suffisamment de RAM pour créer des ramdisks, il est préférable de placer les caches sur SSD (pour profiter des excellents temps d'accès) et les fichiers temporaires sur disque dur (comme ils ne sont pas souvent écrits, les performances inférieures ne sont pas problématiques).

Ne pas défragmenter

Sur un disque dur, la fragmentation logique du système de fichier est aussi une fragmentation physique, qui dégrade les performances.

Sur un SSD par contre, il n'y a plus aucun lien entre la fragmentation logique et la fragmentation physique. La première n'a quasiment aucune influence sur les performances, tandis que la seconde n'est pas corrigée par les logiciels de défragmentation.

Pire, la défragmentation logique risque d'accentuer la fragmentation physique, et va générer de l'usure.

Sous Windows, il faut donc prendre soin de désactiver la défragmentation automatique :

  • Windows XP : attribuez la valeur N à la clé registre HKEY_LOCAL_MACHINE\SOFTWARE\Microsoft\Dfrg\BootOptimizeFunction\enable,
  • Windows Vista : lancez dfrgui pour désactiver l'exécution planifiée,
  • Windows 7 : le système désactive automatiquement la dégragmention s'il détecte un SSD. Vous pouvez le vérifier en lançant dfrgui.